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Comme Notre Président passe son week-end à travailler intensément sur le remaniement ministériel prévu depuis six mois (c'est humain d'attendre la dernière limite), il nous faut l'aider à faire ses choix. Frédéric Lefebvre, dont le récent silence laisse augurer de nouvelles responsabilités, doit donc être employé à bon escient. En effet; ce brillant orateur, chantre de l'élégance et du respect de l'autre, mérite de voir sa brillante carrière récompensée par un maroquin ministériel. C'est une évidence.

Oui, mais quel ministère lui conviendrait le mieux? Aux affaires étrangères, il manque encore un peu d'expérience, et son franc-parler peut parfois aussi manquer de diplomatie. A la Justice? Il risquerait, par son énergie hors du commun, de trop bousculer le monde conservateur et lent de la magistrature. Non décidément... les ministères régaliens semblent encore hors de la portée de ce jeune parlementaire sympathique.

Par contre, un strapontin de sous-ministre, pardon Secrétaire d'Etat, peut tout à fait lui convenir. Et pourquoi pas celui aux Droits de L'Homme? Il s'y connait, lui, c'est aussi un homme après tout, et particulièrement à Droite. Après les cafouillages de Rama Yade à ce poste, qu'elle a même réussi à faire disparaître, il faudrait quelqu'un de crédible, d'audible sur un tel sujet.

Dans la France de Notre président, pourquoi ne pas porter plus haut les couleurs du 44ème pays au classement de RSF sur la liberté de la presse? Comment ne pas participer à la politique de coopération internationale initiée par Notre Président qui parle de "son ami Hu" (Hu Jintao) au G20 de Séoul, alors que le prix Nobel de la paix est toujours en prison en Chine?

Frédéric Lefebvre aux Droits de l'Homme, Brice Hortefeux à la Justice, Claude Guéant à l'Intérieur... voilà un trio capable d'assurer à notre pays le rayonnement humanitaire et démocratique qu'il réclame. Les Roms n'ont qu'à bien se tenir.

Pour bien comprendre qui est Frédéric Lefebvre, il faut bien voir que sa carrière politique cache une autre carrière, de chef d'entreprise. Comme on le découvre dans sa biographie sur l'encyclopédie concurrente Wikipédia : " De 1995 à 2002, il est assistant parlementaire de Nicolas Sarkozy à mi-temps. À cette époque, en 1996, il crée avec notamment Steven Zunz et Stéphan Denoyés, anciens assistants parlementaires de Christian Estrosi, Perroquet institutionnel communication (Pic conseil), cabinet parisien de communication institutionnelle et de lobbying, ayant pour clients entre autres les industries du tabac, de l'alcool et les casinos. Même s'il dit ne plus être actif dans sa société depuis 2000, il a touché 199 325 € à titre d'actionnaire en 2008, d'après un document interne à Pic Conseil."

Quelqu'un qui est tellement attaché à la liberté  de l'être humain, prêt à défendre jusqu'à ses vices, mérite vraiment le poste de Secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, que l'on pourrait même transformer en Ministère de la Liberté Publique.

Source : Mediapart