Tout pour le lefien...
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Souvenirs. On aimerait finir en beauté, mais la Saint-Sylvestre, c’est pas toujours la joie.
Evidemment, il y aura toujours un petit malin pour répondre que le pire réveillon, c’est le prochain, celui-là, ce soir, ce qui est probablement vrai. Rien qu’à imaginer les sujets de discussion imposés (la vulgarité présidentielle, le Vélib’, etc.), les amis coincés dans la neige, ceux qui se paument en banlieue, ceux qui vous pleurnichent sur l’épaule qu’ils sont «seuuuuuuls», l’accident de biture sans lequel un réveillon n’en est pas un, le réveillon ascétique qui n’a de seul intérêt que de dire «hinhin, tous ces cons qui se tuent sur la route et moi j’aurai pas la gueuldeub», les interminables et récurrentes engueulades familiales quand ça se passe en famille, la vie qui va, quoi. Tour de piste des pires souvenirs sous la boule qui scintille.
EMMA «Je suis arrivée ivre morte»
«Je ne sais pas si c’était le plus pourri, mais en tout cas, c’est un des rares réveillons dont je me souvienne. Soit un soir de boulot et de réveillon, le pot traditionnel le soir, mais au punch. Ça cogne, le punch. Alors, quand je suis repartie en titubant du travail, vers les 22 heures, j’ai eu beaucoup de mal à indiquer au taxi la foutue adresse à Meudon où j’allais réveillonner avec mes futurs beaux-parents. Je suis arrivée ivre morte à 23 heures, j’avais oublié le plateau de fromages dans le taxi, je me suis lancée sur le gigondas, et ça s’est fini que j’ai mis toutes mes gambas dans la poche à pochette du grand-père, heureusement atteint d’Alzheimer. Pas les beaux-parents : je ne les ai jamais revus. Depuis, j’en ai trouvé des plus sympas, de beaux-parents.»
LAURENCE «En un quart d’heure, tout a été saccagé»
«Cela fait des années que je ne fête plus le 31. Un réveillon foireux m’a dégoûtée à jamais. Il avait été organisé par mes cousins dans un lieu sublime. Toute la journée avait été passée à décorer et à cuisiner. Honnêtement, c’était fantastique, sublime, raffiné. Seulement, il y a eu un concours de tequila. En un quart d’heure, tout a été saccagé. Détruit. Les convives ont commencé à jeter la bouffe. Il y avait du raisin écrasé partout. C’était écœurant. Les blagues étaient de plus en plus salaces. Tard dans la nuit, tout le monde est reparti bourré au volant.»
PAUL «Les coupettes se vident lentement»
«Chez nos amis, un couple avec deux enfants comme nous, en banlieue, on papote autour de petits canapés en sirotant doucettement une flûte : il semble y avoir abondance, j’ai repéré le carton sur le balcon à l’occasion d’une clope. Les quatre enfants s’agitent, s’énervent, et j’attends que soit décrétée l’heure bénie des grands où on plie les nains dans leur lit et on passe à autre chose, à la vitesse supérieure. L’heure s’avance, on poursuit nos discussions accrochés à notre coupette, houspillant un enfant puis l’autre et imaginant la suite des festivités, soit qu’est-ce qu’on mange, qu’est-ce qu’on boit. L’heure avance, les coupettes se vident lentement, en attendant le vrai début de réveillon de quand les enfants seront couchés. On colle les enfants devant un best-of de l’Ecole des fans, je ne sais plus, et puis je regarde mon glass et la pendule : la voilà, l’heure. Bonne année !!! On s’embrasse, on embrasse les enfants pour qui l’émission à la con est terminée. On couche les nains, enfin, la soirée peut commencer. Non : la maîtresse de maison annonce, comme ça, sans ambages, et bien bonne année et bonne nuit. Voilà. Le pire réveillon, celui qui ne s’est jamais passé.»
LINDA «Ma bête noire, c’est ma belle-sœur»
«Pourquoi vous croyez que les gens n’ont jamais envie de fêter Noël ou le 31 en famille ? Evidemment parce qu’ils savent qu’ils vont s’engueuler. Ce qui ne les empêche pas de remettre le couvert l’année d’après. Moi, c’est ma belle-sœur, ma bête noire. Au départ, on se dispute sur des choses apparemment anodines, comme cette fois où elle avait commandé exprès le même parfum que moi. Mais très vite, ça devient personnel. Elle me sort que je pense qu’à mon boulot. Je lui réponds que c’est facile de se faire entretenir. Mon frère essaie de défendre sa femme. Ma mère et ma sœur me soutiennent. Et à chaque fois, c’est galère. Surtout pour mon frère.»
MAUD «Mon grand-père a fait une scène»
«Celui où une des grands-mères avait sa poche à caca posée sur la chaise ? Ou celui de l’année dernière, où ma mère m’a demandé si j’avais pas un problème avec l’alcool, pendant que mon frère annonçait qu’il allait se marier pour "payer moins d’impôts", sans compter qu’à minuit mon grand-père a fait une scène pour aller à la messe. Résultat : la belle église à côté de Montmartre, par - 3° à chanter des psaumes. Tout ça en crevant d’envie d’une vodka platinum.»
SAMUEL «Je file me coucher avant minuit»
«Un gros chagrin d’amour, et je décide de passer les fêtes du nouvel an au soleil. Comme c’était une décision de dernière minute, je n’ai pas eu trop le choix : une semaine en hôtel club à Hammamet en Tunisie. J’arrive le 31 décembre vers 19 heures (avec quatre heures de retard) et là, première mauvaise surprise, il pleut et il fait froid. La clientèle de l’hôtel est un mélange de VRP en goguette et de femmes seules venues goûter les joies du tourisme sexuel. Vu la qualité de la bouffe et l’ambiance affriolante de la soirée de réveillon (cotillons, langues de belle-mère, on est au bord de la Danse des canards), je file me coucher bien avant le dessert et les douze coups de minuit. Pour être réveillé à 3 heures du matin par mon voisin de chambre qui veut absolument m’emmener avec lui au Macumba pour me "changer les idées".»
HÉLÈNE «On m’avait dit "dress code" coquin»
«Un grand classique, un grand moment de solitude : je suis arrivée, comme Bridget Jones, non pas déguisée en lapin, mais en supervamp, disons même supersalope, grandes bottes et guêpières, gants jusqu’au milieu du bras, maquillée comme un carré d’as, au milieu de gens tout à fait normaux, que je connaissais à peine. On m’avait dit dress code coquin, viens, il y aura des garçons. J’étais célibataire à l’époque. Vu ce que je me suis mis côté sangria ce soir-là, je le suis toujours.»
Source : Libération
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De belles tranches de vie à la "strip tease", merci pour ça mon Beuh C
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